- Les causes

- Les différentes formes de mutineries

- Les moyens de répression

 

 

 

L’année 1917 et ses mutineries

 

 

1-    Les causes

 

 

 

1917, imaginez ces soldats, dans la boue, le froid, sous les bombardements des obus ! La même routine incessante et horrible, en quatre ans les terrains d’affrontements ont changés, les équipements également mais pas leurs conditions de vie. De plus, les permissions sont suspendues : le soldat n’a plus aucun lien avec l’arrière, mêmes les lettres sont ouvertes et censurées. Les soldats se trouvent livrés à eux mêmes avec un commandement défectueux qui ne contribue pas a remonter le moral des troupes, un sentiment d’oubli vis-à-vis de l’arrière naît. Par-dessus cela s’ajoute l’échec désastreux de l’attaque du chemin des dames, la troupe n’y voit plus que massacre et attaques inutiles : les soldats n’ont plus aucune perspective de voir la guerre s’arrêter.

 

Tous ces facteurs s’additionnaient, provoquant une montée de la grogne parmi les hommes au front.

 

 

 

 

 

2-    Les différentes formes de mutineries

 

La principale forme de mutinerie observée est le refus par la troupe de monter au front malgré les ordres émanant de l’état major.  Les soldats acceptaient de conserver les positions, mais refusaient obstinément de participer à de nouvelles attaques vouées à l’échec ou ne permettant pas de gagner que quelques centaines de mètres de terrain sur l’adversaire.

Nous trouvons également des contestations notamment sous formes de chansons : les soldats se manifestèrent à plusieurs reprises en chantant l’internationale ou en brandissant des drapeaux rouges. D’autres désertent ou se mutilent dans l’espoir d’échapper au front.

 

 

Le premier de ces actes d’indiscipline collectifs éclata dans un régiment engagé devant les monts de Champagne, le 17 Avril 1917. Puis, douze jours plus tard, sur le même front, un nouvel incident toucha une autre unité. Cependant, l’incident le plus grave se déroula dans la 41eme division, où, les 1er et 2 juin 1917, 2000 hommes insultèrent le général qui tenait de les calmer et lui arrachèrent ses étoiles aux cris de « Assassin ! Buveur de sang ! A mort ! Vive la révolution» !

 

 

 

 

Exemple de désertion rencontré dans le journal de marche de la 88e Brigade d’infanterie :

 

 

 

 

Extrait du Journal de Marche Officiel de la 88e Brigade d’infanterie :

« Le Bataillon DENOYER relève en 2e ligne  un bataillon du 42e RI ; 111 Hommes du bataillon SERGENT manquent au rassemblement du bataillon.

Dans la nuit, violent bombardement des boyaux d’accès et des premières lignes.

Pertes : 1 officier tué, (Ss lieutenant Tajasque)

            11 tués, 26 blessés, 3 disparus »

 

 

 

 

 

3-    Les moyens de répression

 

 

 

Dès la fin de l’offensive du chemin des dames, Nivelle est remplacé par Pétain. Ce dernier parvient à calmer en partie ces contestations : Il améliore le sort des soldats en rétablissant les permissions et adopte une stratégie défensive ce qui limite les pertes en Hommes. Pétain ordonne l’arrêt des coûteuses attaques de consolidation qui avaient suivi l’offensive nivelle. Dans le même temps il s’appliquait à améliorer la vie quotidienne du soldat.

Cependant afin de réprimer ces mutineries, de nombreux poilus furent sanctionnés : 3,500  condamnations dont 1381 condamnations aux travaux forcés ou à de longues peines de prison et 554 condamnations à mort dont une cinquantaine furent effectives.

 

Pétain usa de pragmatisme afin de calmer ces mouvements revendicatifs : il se rendit lui-même au sein des régiments afin de parler aux Hommes et de leur redonner courage comme en atteste cet extrait du Journal de Marche officiel de la 18eme division d’Infanterie :

« 2 Juillet. Le général Pétain voit à Fismes les officiers de la DI. Le mouvement de relève commence. La 18e DI devient relever »

 

 

 

Des émissaires furent envoyés dans les différents régiments afin de s’assurer du bon déroulement des opérations de guerre et de la discipline des Hommes. Comme en atteste ce document :

 

Extrait du Journal de Marche Officiel du 3e corps d’armée :

 

«Le 3 Juin 1917. Un peloton de gendarmes a cheval sous les ordres du commandant PAIRETTE se rend à Berzy-le-sec (Aisne) où il passa la nuit ; il est chargé de prendre le contact des mutins des 370e régiments d’infanterie près de Missy au bois, et de limiter le mouvement pacifiste »